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Séjour à Zabré en janvier 2018

Josette Defranoux  s’est rendue au Burkina du 19/01 au 05/02/2018. Elle nous parle de son séjour.

Arrivée à Zabré le mardi 23/01

Il y a des grèves dans l’éducation. Certains jours, les cours sont assurés normalement ; d’autres jours, pendant plusieurs heures, il n’y a pas de cours, les enseignants échangent entre eux. Les élèves n’ont aucune évaluation. Cette situation dure depuis le début de l’année scolaire. Les parents n’ont pas payé les cotisations solaires. Des élèves ont abandonné l’école.
Les cours reprennent normalement le lundi 29 janvier, les enseignants ayant obtenu satisfaction par rapport à leurs revendications, salaires, conditions de travail, formation continue…

C’est avec notre correspondant, Éric Bansé, que je vais faire la plupart des visites. Il se rend disponible pendant ses moments de liberté et nous rencontrons de nombreuses personnes, visitons plusieurs villages et leur école.

 

A la mairie
Mercredi 24, nous rencontrons M. le maire, Fidèle LOURE et échangeons sur le problème du manque d’écoles et les projets de construction. Les villages concernés par les projets de constructions ne sont pas encore définis.
Le manque de collège est important mais il n’y a aucun projet de construction de collège communal pour le moment à Zabré.

 

A l’inspection

A la CEB 2 (Circonscription d’Enseignement de Base), nous rencontrons un conseiller pédagogique et le responsable des RH et président COGES du lycée de Zabré.

Le problème du manque d’écoles primaires et de collèges est à nouveau au cœur de nos échanges.
« De nombreux enfants ne trouvent pas de place en collège à Zabré, on a besoin d’un collège communal » « Certains élèves reprennent la classe de CM2 par manque de place ou pour avoir l’entrée en 6e qui fait qu’ils payeront moins cher les frais de scolarité. »

Nous parlons des conditions de travail des élèves au lycée et de ce qui est fait pour faciliter leurs apprentissages : « Les salles de classe du lycée sont éclairées tous les soirs et les élèves peuvent venir travailler jusqu’à minuit. Ils travaillent en autodiscipline avec seulement quelques visites de personnels enseignant ou administratif »

 

Les écoles de Doun, Mangagou et Sihoun

A Doun, le directeur Paul Toubga est heureux de me faire visiter le bâtiment rénové. Je peux constater, comme l’ont fait Pascale, Pascal et Caroline en octobre, la bonne qualité des travaux effectués. Les enseignants et les élèves ne cachent pas leur joie de travailler dans ces locaux qui sont « comme neufs ». Tous remercient encore Burkina Entraide pour avoir permis cette rénovation.

C’est avec plaisir que je retrouve l’école de Mangagou, toujours bien tenue.
Le jardin n’est pas encore cultivé. Il faut d’abord refaire la clôture, les travaux sont en cours. Le grillage a été donné par une association internationale, Slow Food. Le ciment et le travail du maçon sont payés par les parents. Les graines sont données par Slow Food et PaglaYiRi, une association de Zabré, ou achetées par les parents. Les élèves seront impliqués dans la culture et l’arrosage. Un groupe de femmes y participera aussi.

 A Sihoun, les 3 classes occupent l’école construite en partie en banco (terre). Nous rencontrons des enfants et des enseignants souriants. Là, les effectifs sont peu importants.

 

Les écoles primaires dans les villages

école Burkina
Une classe sous paillote


Nous visitons de nombreux  villages où il y a 
un manque de bâtiments scolaires, de livres et de tables-bancs. Forage et latrines sont aussi souvent absents. Nous rencontrons les enseignants et parfois des parents d’élèves. Pour certains de ces villages, la mairie a promis une construction.
Nous sommes très touchés par ces situations difficiles.

 

 

 

 

 

Le collège de BANGOU

collège Bangou
Classe de 3e

Ce collège a été créé en 2014 mais sans locaux. Cette année, 3 classes occupent un hangar construit par les parents, la 4e classe est à Zabré. Il y a 3 professeurs titulaires et 3 professeurs vacataires.

Nous rencontrons le directeur et un enseignant, délégué du personnel. Ils nous donnent les effectifs : 113 élèves en 6e, 59 en 5e et 4e, 37 en 3e alors qu’ils étaient 80 à l’entrée en 6e. Cette déperdition a plusieurs raisons : départ vers les sites d’orpaillage pour les garçons, mariage pour les filles, abandon par manque de moyens financiers surtout pour les orphelins ; résultats faibles, changement d’établissement….

 

Dans l’avenir, il y aura besoin de 2 ou 3 classes de 6e. Le terrain scolaire est vaste pour construire. Les élèves viennent de Bangou, Mangagou, Doun et Zabré. Il n’y a pas de forage, pas de latrines, ni pour les élèves, ni pour les enseignants. Ils vont au village chercher de l’eau.

La dotation de livres par la SENAMAF n’est pas encore arrivée. Une demande a été faite à la mairie. Les parents d’élèves, dynamiques, ont payé des tables bancs et des bureaux pour les enseignants.
« Beaucoup trop d’élèves ne trouvent pas de place au collège.  La construction d’un collège est d’une grande importance pour inciter les petits frères à travailler. » nous dit le directeur.

Conclusion après ces visites : Devant ces problèmes de manque de locaux scolaires, l’association peut se poser la question : construire une autre école primaire ou construire un collège, par exemple le collège de Bangou ?
Éric Bansé et Paul Toubga doivent se renseigner pour savoir quels projets de construction apparaissent dans les mois suivants.

 

Le groupe de femmes de Mangagou


Ce groupe s’est constitué, il y a un an. Les 32 femmes sont veuves et nous leur avons attribué une aide pour la scolarisation de leurs enfants. Elles ont décidé de trouver ensemble des solutions pour gagner un peu d’argent. Elles ont constitué un groupement appelé « Yékouma », qui veut dire « S’accepter ».
Elles continuent leur activité « fabrication de savon » démarrée l’an dernier. Elles n’ont pas eu de savon pour leur utilisation personnelle mais chacune s’est servie d’un peu d’huile de karité pour cuisiner.
Elles ont en ce moment 32 000 FCFA sur un compte.

 

Elles voudraient faire d’autres activités comme cultiver le jardin de l’école et préparer du Soumbala avec des graines de néré. Elles pensent qu’elles le vendront bien pour les funérailles prochaines. Vont devoir récolter ou acheter les graines et ont besoin de matériel. Elles font les comptes. Je donne 50 000 FCFA de la part de Burkina Entraide : un donateur souhaitait qu’une partie de l’argent qu’il donnait à l’association soit utilisé pour soutenir le groupe de femmes.
Elles sont très motivées, et heureuses de faire une activité qui peut leur apporter un peu d’argent. Elles se réunissent toutes les semaines.

 

Le planning familial à l’hôpital de Zabré
J’assiste à des consultations pendant la semaine nationale de planification familiale. Toutes les méthodes contraceptives sont gratuites. Les femmes sont d’abord reçues par une animatrice de SOS Jeunesse et Défi, puis par un agent de santé. Les différentes méthodes sont expliquées aux femmes. Il leur est dit aussi que les pilules ou les implants ne protègent pas des IST. Plusieurs poses d’implants sont réalisées. La pose d’un implant coûte normalement entre 2500 à 3000 FCFA.

La jeune animatrice est passée dans tous les villages pour faire la promotion de cette semaine de gratuité des moyens contraceptifs. Nous en parlons à Mangagou et en effet les femmes sont au courant.

De telles actions sont organisées 3 ou 4 fois par an. Celle-ci est financée par PARTHFINDER International. D’autres sont financées par l’État. Actuellement, peu d’accouchement ont lieu à domicile. Après l’accouchement les femmes reçoivent une information sur la planification des naissances.

 

Rencontre des amis de l’association
Pendant ce séjour j’ai retrouvé avec grand plaisir de nombreux amis et passé de très agréables moments d’échange avec eux. En particulier, Hortense et Jean-Baptiste, Désiré à Ouagadougou, Thérèse, Éric et sa famille, Paul et sa famille, Hippolyte, Ousséni……. à Zabré. Ils vont bien et saluent tous les membres de Burkina Entraide.

 

Ce séjour, comme les précédents, s’est très bien passé. Toujours de nombreuses rencontres et découvertes. Partout un accueil formidable. Le sourire des enfants dans les écoles ne peut que nous donner l’envie de poursuivre les actions.

 

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